Au bout de mes reeeeveeuh
Coucou. Je suis pas sure de me promener dans la capitale mais dans mon quartier ce sera déjà bien. J’essaie de faire le point, de prendre une décisions : je continue ou j’arrête ? Il faut peut-être que je me laisse du temps, pour une fois. J’ai l’impression que toute ma promo a trouvé un taf. Ou étudie encore. Enfin, ils font un truc quoi. Et ceux de ma classe aussi. Ils sont un poil plus jeunes que moi pour certains, et pleins d’entrains, pleins de promesses, fanatiques de sport, avec des hobbies et tout.
Quand le psy m’a demandé si j’avais des loisirs, le vide de ma réponse m’a interpellée. "J’écris. Beaucoup. Dans un journal. Et je ressasse". C’est tout ? "Oui. Enfin, je vais danser aussi." Je souris un peu, c’est vrai que je danse. "Je vais en boîte quoi". Il me demande si j’y vais encore. Ben non, toujours pas. Elles ont réouvertes ? Quand j’ai commencé ce journal, les boîtes fermaient pour 4 semaines. J’avais écrit 4 mois, et j’ai pas supprimé, mix entre lapsus et don de voyance. Il paraît que ça ouvrira le "16 février prochain". J’sais pas si je serai d’attaque. Avec qui d’ailleurs ? Solo ? J’ai aucune fréquentation saine pour aller en boîte. J’irai bien avec K mais on sait comment ça va finir. Sexe, drogue et techno. C’est mon activité favorite mais ça finit en trauma et j’ose pu sortir. Donc, la réouverture des boîtes, ce sera sans moi ^^ Ca m’apprendra à traîner mes guêtres n’importe où. Si je survis ici, je peux survivre dans n’importe quelle ville du monde. Mais est-ce que c’est bon signe de survivre dans toutes les villes du monde ? Est-ce que c’est ça l’objectif ? Non, le premier objectif c’est d’être indépendante financièrement, là c’est pu possible. Une alternance c’est cool, mais si mes parents doivent payer l’appart pour vivre dans la ville où j’effectue ce job, ça sert à quoi ? Ca sert si je suis heureuse et que j’apprends bien, et que je vais en cours etc. Bon c’est pas trop le cas et j’utilise l’ordi du taf pour en chercher un autre. Les deux pouces en l’air.
Bon je vais revoir mes exigences. Baisser ceux que j’ai envers moi-même. Augmenter ceux que j’ai envers les quelques prétendants. Un sourire de leur part, et je tombe. Forcément je tombe sur les mêmes. Les beaux parleurs. J’ai mis des années avant de me rendre compte d’un truc si simple. Et je prétends à New York. Merci Paris en tout cas, fallait bien que je le comprenne quelque part ça.
Je vais sortir dans mon quartier, 20 minutes. Acheter à manger. Me laver les cheveux. Heureusement que je dois pisser des fois sinon je bougerai pas.
Nat a dit que j’ai maigri. "Vous avez maigri ?" Je sais pas j’ai pas de balance, j’ai dit au psy. Lol. Qu’est-ce qui m’arrive ? Pauvre petite fille riche, dans ma tête ça tourne en boucle.
"T’es grosse", il me l’a dit 3 fois. Au début de la relation, au milieu, à la fin. Je l’ai quitté. Début de dépression. "T’as maigri", qu’il a dit quand je suis revenue. Tu parles. Puis il était là, ça allait mieux, et j’avais faim. Là j’ai faim, il est pas là, et heureusement que je dois pisser.
J’ai lu une vingtaine de pages d’un court livre aujourd’hui. Je vais le finir aujourd’hui je pense. Le dernier HS de Courrier international est sur la lutte LGBTQI+. Je vais le lire cette semaine. C’est exceptionnel de voir la lutte pour les droits au niveau international. Le HS de l’année dernière c’était sur le féminisme. Si je finis celui que j’ai, je m’offrirai le HS sur le féminisme <3.
Ma mère m’a parlé du métier de prof, en contractuelle. Franchement, quitte à mettre de l’énergie à préparer des cours, autant aller en cours ou être journaliste. Ca revient au même je crois. Niveau énergie. Niveau "besoin des capacités intellectuelles et cognitives". J’ai envie de trouver un taf normal, normal, normal, le temps de me ressourcer. Une fois que j’aurai les capacités intellectuelles retrouvées, je partirai sur autre chose ? ca marche comment ?
Est-ce que ça vous est arrivé de vous dire "j’vais faire ça comme métier" - le dire à toute votre famille pendant 10 ans - et près du but se sentir incapable de le faire ? Ou un truc du genre ? Vous avez fait quoi ?
Ca me fatigue tiens, de dire ça.
En fait je suis hyper orgueilleuse et ça me bloque dans toutes démarches. D’un côté mon père saintgraalise le BTS option allemand que j’aurai pu faire et ma mère est plutôt du genre carriériste on va te voir travailler au Monde. Wow. Déjà j’voulais être psy. Puis travailleuse sociale. Ensuite, prendre mon sac à dos et faire le tour du monde. L’année dernière, j’ai dit fièrement "je finis mon master et je pars bosser en Belgique en restauration, le temps de me faire pleins de sous et ensuite je pars à l’étranger". Elle m’a fait la gueule pendant trois jours. Retour à la réalité. Un an après je rêve d’être hôtesse d’accueil dans une petite structure qui me permettra de retrouver de l’espace mental et ptet même écrire des articles.
C’est moi qui ait voulu venir ici.
"Si tu n’avais pas fait cette école, tu l’aurais regretté toute ta vie".
Oui, Nat a raison et ça me tient chaud de me dire ça aussi. Et j’ai pu de place dans le cerveau ce mois-ci.
J’ai fait une erreur peut-être. Une erreur qui coûtera bientôt 4000 balles à mes parents.
Je suis tiraillée entre l’ambition et la tranquillité en fait. L’orgueil et la thune.
Je pense qu’il faut mériter son orgueil, que je me suis bien battue et qu’il est temps de faire de la thune. Normal quoi, dans l’ordre des choses. "J’irai au bout de mes rêves", je vais rentrer par la petite porte. J’ai un certain carnet d’adresse. Je peux encore l’avoir. J’aurai des potes qui ont fait telle école, j’aurai des copines qui feront déjà des piges. Je pourrai peut-être leur demander un coup de main à ce moment-là, si elles sont pas devenues pari.. DESOLEE, j’arrête ahah. Je suis méchante. Je commence à croire à mes conneries c’est pas bien. Il faut être bien chez soi de toute façon. Lille, Paris, Strasbourg etc… jamais été aussi bien quelque part que quand j’étais bien dans ma tête.
Il va être 15h.