Féministe.

Le taf demain.

Je reprends le taf demain.
J’ai un entretien annuel. J’me suis laissée imaginer me faire virer. Ca m’a soulagée. Du coup, j’me suis demandée si j’avais envie de démissionner. J’ai l’impression que c’est la décision la plus courageuse que j’aurai prise dans toute ma vie. Ca aura été mon propre choix. Mon premier vrai choix d’adulte. Animé par mes limites. J’sais pas quoi faire de ma vie, parce que le vrai plaisir, c’est ptet de pas savoir, comment qu’a va finir, ta petite histoire.

J’me suis engueulée avec mon père. Trichotillomanie te revoilà. Bien vener. J’vais démissionner. "Mais tu te fais harceler au travail pour ne pas avoir confiance en toi ?" Non pas au taf. J’ai vraiment pas fait exprès de lâcher ça. Mais c’est à son histoire de confiance en soi que je voulais réagir. Il touche un truc. J’ai postulé. "Dans quoi ?" Médiatrice sociale. "Non, tu vas te faire arnaquer, il faut voir du beau et rencontrer des gens qui gagnent plus que toi". Mais Ti-Cul est pas un con. 'Sait ben que pour être heureux faut vivre pour ses convictions et non pour celles de ses vieux.

Bah oui j’ai passé un et demie de relation pourrie, "mais qu’est-ce que tu vas foutre avec eux aussi, aider des gens qui veulent pas travailler ?" Je sais papa, je sais. Il travaille maintenant. J’me suis plantée. C’était pas comme ça au début. J’voulais pas qu’il arrive aux autres ce qui t’es arrivé. J’l’ai pas dit ça. A la place, je suis allée à l’Eglise. J’ai passé deux minutes devant une statut de Marie. Puis je suis allée au bout, m’asseoir face à Jésus, et me suis excusée d’avoir manqué d’humilité, d’avoir cru pouvoir aider les autres sans discernement, sans me perdre. J’me suis perdue. Mais je l’ai aidé. Ca, on me l’enlèvera pas.

Le psy a dit dépression. "Qu’est-ce que vous pensez de ça ?", m’a demandée la psy. Je me demande si j’ai déréalisé ou pas. Et qu’il faut juste que le temps passe sans drogue et ça ira mieux. J’ai profondément paniqué. Ou si c’est un stresse post-traumatique. "Vous avez l’impression de "vriller" depuis quand ?" Septembre je crois. Non, depuis 4 ans. J’ai l’impression de vriller depuis le début de ma 3ème année de fac et la fin de cette foutue relation. J’veux juste me reconstruire…

Est-ce que je fais un énorme caprice ou est-ce que c’est normal de craquer après les choses que j’ai vécues ? J’dis pas que ce que j’ai vécu c’est insurmontable, et encore moins que c’est très grave, "si Ania c’est grave". Merci Alex. Mais en vrai… Par rapport aux autres qui ont vécu bien pire et qui sont professionnellement bien plus avancés.

Et puis j’me dis que je dois tenir jusque mars pour que l’école soit payée. J’ai l’impression que d’ici là, ça ira mieux. "Mais tu vas faire quoi ? Tu peux ptet revenir en cours quand même ?" J’me demande vraiment si un taf va accepter de me laisser travailler deux semaines sur trois.

Bilan

Y’a pu de dosette.
Les Cow-boys fringants sont un groupe en béton armé.
Ca va aller.
Si j’me fais virer je serai soulagée. Si j’me fais pas virer j’tiens. J’me laisse une chance. Une carrière dans le métier de mes rêves, sans drogue, sans mec. Mais il faut que j’arrête de laisser qui que ce soit décider pour ma vie.
23 ans et toutes ses dents.
Attache ta tuque avec d’la broche, chéri Ania va être tough s’t’année.