Y’a des phrases sur facebook comme ça qui partent d’un bon sentiment et qui me font péter de rire : "Soudain, elle s’est dit, "Grandis et passe au-dessus de ça!", ensuite, elle ne ressentit plus jamais rien" mdrrrrrrr. Moi qui commençais à lire la phrase avec culpabilité parce que clairement je passe pas au-dessus et grandir est un long processus. Ca m’a rassurée que la morale c’était pas forcément de "get over it" right now mais de tranquille, un pas après l’autre.

Y’a un autre truc (aujd je me déverse sur le journalisme en fait je crois que c’est ça le thème). Ce me dérange pas de ne pas avoir Instagram et le community management ne me tente pas. Alors va bien falloir travailler hein et faire de l’argent. Mais je crois que j’ai un rapport beaucoup trop personnel avec le travail des médias. Je prends tout personnellement. Je serai mieux dans un truc qui n’a rien à voir, où il ne faut pas prouver sa légitimité dans chaque virgule. "Alors non, elle se place là". Et c’est normal, faut rendre un truc quali pour le lecteur, mais ça m’a dégouté tout ça. Chaque aspect du taf me soûle. Je suis assise, sur une chaise, en télétravail, à parler de déficit. Alors que je voulais dénoncer le capitalisme et faire le tour du monde.
Bon.

Franchement, ça passe en lettre de démission. J’ajouterai "maintenant j’vais faire de la comm faire le même taf pour 1000 balles de plus et en 37h " ahahahah je rigoooooolooooooh jamais (no offense chers communicants c’est personnel - boostez la campagne de Taubira svp). Y’a une certaine indépendance chez le journaliste, parait-il.
En vrai j’ajouterai que je préfère passer par d’autres métiers avant d’arriver à celui-là (parce que c’est sûr, je lâcherai pas l’affaire, ce sera le combat de ma vie ce truc, on va jouer au chat et à la souris, mon ambition journalistique et moi, avant de ne faire plus qu’un).

17h44

Je compte les heures aujourd’hui. Je suis pas sortie. Ma mère m’appellera sûrement vers 18h30. Ca veut dire que je dois encore tenir jusque là avant de rouler. C’est pas ça qui m’a retenue aujourd’hui. C’est la flemme de rouler. La flemme de tout. J’ai commencé à avoir envie de voir des gens, 15 secondes, tout à l’heure. J’ai imaginé Ro et son gars. O et ses potes. Bon. J’apprends à rester seule. Et ça c’est propre.

18h03

Faut que je sorte avant 20h30. Après le magasin sera fermé.
En fait, un jour j’ai mis un peu de temps avant de manger. Puis le lendemain je me suis pas levée. Et le surlendemain non plus. J’ai mangé un repas dans le weed-end. Ca m’était jamais arrivée. Et j’ai vu que j’étais toujours vivante et même que je préfère mon corps comme ça. J’ai vite compris que c’était la merde et que je préfère un bidon et être heureuse que de rien manger, avoir un ventre plat et de toute façon personne à qui le montrer. Parce que la différence entre les premières dépressions et maintenant, c’est que je n’ai aucune confiance en personne. Ni en moi, ni en les autres ^^ Avant, c’était juste en moi. Et je vouais une confiance inconditionnelle à n’importe qui. Surtout s’il regardait mon ventre et l’embrassait. Maintenant c’est différent. Alors quand Naya m’appelle je me lève d’un coup, fume une clope et bois un café. "Je te réveille ?" T’inquiètes pas.

Elle mange au buffet demain midi. Je la rejoindrai. J’partirai léger. Et j’irai me promener.

Tiens, je vais fumer une clope et boire un café.

Toucher le fond pour donner une énorme impulsion et ressurgir transformée.

Non pas sur la bouche, même si c’est louche, puisque ma langue.

J’ai toujours été amoureuse. Et là. Je vais me laisser le temps. Avec O… Il se fout terriblement de ma gueule. Mais des fois il a des paroles qui me réchauffent le cœur, genre "lâche pas, t’es forte" ou "tu vas trouver ton chemin, t’as pas à t’en vouloir". Et Dieu sait à quel point j’ai besoin de ces phrases en ce moment. A part lui et Naya tout le monde me dit de lâcher LE REVE DE MA VIE. Et là je sais de qui je suis amoureuse. Mais en fait, y’a un moment où il me dit que je suis grosse, alors j’en ai rien à foutre de mon poids maintenant, j’ai mis des ANNEES avant d’en avoir rien à foutre, à assumer mon ventre, qu’il soit large ou pas, et quand je m’endormais sur le côté et qu’un garçon avait sa main sur mon ventre, ben je le détendais, je ne le rentrais pas. J’ai mis des années avant d’en arriver là parce qu’on est dans une société absolument terrible sur ce sujet. Sur tous les sujets d’ailleurs. La société est vraiment exigeante, paradoxale et hypocrite ((la dépression qui parle ^^). Mais ce que je veux dire, c’est qu’il attaquait là où ça pouvait faire mal. Ensuite, il faisait des blagues genre je suis une salope. Alors. Comment dire. Oui. J’ai eu pleeeeeins de partenaires et j’me souviens pas de tous. Mais c’est pareil pour lui ^^ Et c’est aussi dramatique pour l’un que pour l’autre. C’est pas juste qu’on ne juge que les femmes vis-à-vis de ca. J’pense que c’est symptomatique d’un pb quelque part en nous, un rapport au sexe à questionner. Mais en aucun cas ça a un lien avec notre valeur. Rien. J’dis pas, tromper c’est vraiment pas bien. Ca niveau valeur c’est pas ouf. Mais avoir des partenaires multiples et être claire là-dessus, quel combat putain. Bon je disais. Donc insultes et soutien, c’est le moteur de notre relation. "c’était pas comme ça au début".

Donc voilà j’suis solo. En peignoir. Qu’est-ce qui a aidé, en dépression ?

Sur les sites, ils disent que pour sortir de la dépression faut sortir du lit et mieux manger. Bon, désolée, j’ai pas tapé la bonne recherche. Comment sortir du lit ? mdrrrr C’est dingue c’est dingue c’est dingue c’est dingue. Ca te fait réaliser des trucs. J’ai rien rangé dans ma tête aujourd’hui, j’ai juste écrit, c’est ça que j’ai dit toute à l’heure, juste écrire, me coucher tôt. Si je peux avoir une pote toute la soirée au tel ce serait le feu.

OK C’EST BON !

Youhou j’vais avoir ma pote au tel. C’est la seule de nous toustes qui assure de ouf. Elle a fini son master, fait son stage, décroché un taf dans un autre pays. Elle gère. J’suis un peu jalouse. Mais chaque chose en son temps. On peut pas tout faire. J’l’lai fait l’autre pays. Elle a fait les choses dans un bon ordre. Je crois que c’est cool de se comparer à une copine qui gère et qui est gentille, pour se motiver. Ca me motive de penser à ce qu’elle fait. J’suis trop jalouse hein pas de bile, mais j’arrive à laisser ça de côté dans mon cœur et lui demander de l’aide quand j’ai besoin. Et de passer une soirée au tel avec elle parce qu’elle me fera du bien au moral. Et que c’est ma pote quoi. Et j’vais essayer de pas trop parler de moi ahah.

Demain je vais proposer au gars de ma classe d’en fumer un ou d’aller au ciné ou j’sais pas. Juste comme ça. On est beaucoup trop timide l’un envers l’autre pour qu’il se passe quoi que ce soit. Et en plus je boirai pas. Ce serait chouette qu’on devienne ami.
Demain midi je mange près de l’école, je dépose mon arrêt et je vais me promener. ( : ( : ( : ( : ( : ( : ( :

Il faut pu que j’écrive comme ça. Je ressasse trop. C’est pas bon. Mais sinon je m’ennuie. En plus c’est pas ouf ce que j’écris. C’est pas "beau". Y’a quand même une fois où j’ai écrit un poème. On l’a vu venir le pétage de plomb mdr.

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Patience dans ce que je fais, merci, merci, merci, merci, merci.
J’viens de voir. Jsais pas où répondre mais, merci, merci.

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C’est un beau moyen de conclure. J’sais rien faire d’autre aujourd’hui, je veux rien faire d’autre aujourd’hui. Promis demain je bouge.

Ca fait deux mois et un jour que j’ai commencé ces journaux et lire ceux qui sont postés. Je vois une armée de guerrier.es qui ont pas dit leur dernier mot et franchement bien joué. Merci de faire partie de mon quotidien ici. Ca me donne envie de batailler.

Eeeh ben. 21h30. C’était une bonne journée ^^
Last phrase facebook : "You always win when you move with love and genuine intentions. always" Je sais pas ce que ça veut dire mais j’trouve que c’était bien dans le contexte