Féministe.

Mon schéma

Je ne sais pas encore à quel point je veux oraliser ce que j’écris. Je teste, je teste. Comment suis-je la plus à l’aise pour écrire.

Ecrire pour soi avant d’écrire pour les autres tout en respectant l’œil d’un potentiel lecteur.

Quel est le niveau de méta le plus optimisé pour la lecture.
A quel point c’est chiant d’être dans la tête de quelqu’un ?
L’égocentrisme de la question.

En fait j’écris tout ça parce que j’ose pas écrire ce qui me tracasse vraiment. Je me pose toutes ces questions autour du "écrire et être lu" parce que j’assume pas ce que je vais écrire ^^

J’en ai honte en fait. C’est soit complètement banal et je culpabilise d’avoir pu penser que ça puisse être honteux. Genre, de faire du drama en fait. Mais ça me soulage de le dire. J’aime bien que les personnes qui trainent avec moi soient là "en connaissance de cause". Mais c’est difficile de les assumer, de les dire. Et je suis un peu perdue entre l’idée de tout dire et l’idée de me préserver. Parce que ces "causes", je ne sais pas si elles incarnent mon jardin secret ou des vérités à dire.
Dans un des écrits quelqu’un disait une chose du style "au moins c’est là", au moins, quelque part, j’ai partagé tout ça. J’aime bien l’idée. Ca enlève une certaine pression dans le fait d’être potentiellement lu.

Je me demande si je suis polyamoureuse. Parce que je me suis remise avec mon ex alors qu’entre temps j’ai rencontré quelqu’un avec qui je vis un truc auquel je n’ai pas envie de renoncer tout de suite. "Tout de suite" parce que cette relation est trop bizarre pour s’éterniser.

Mon ex est d’accord pour que "j’aille voir ailleurs". J’ai testé et il a pas kiffé. J’étais avec ce mec en question mais ça je ne l’ai pas dit. Et voilà, c’est la merde, "j’aurai pas dû aller en after ce week-end". Lol

Je ne sais pas bien ce que c’est le polyamour. Ce que je sais, c’est que pour l’instant, c’est plus important pour moi de ne pas promettre fidélité que de… que de quoi ? J’ai pas envie que ma relation avec mon ex se finisse, j’ai pas envie qu’il soit malheureux et qu’on se désagrège douloureusement et j’ai pas envie de me "sacrifier".
Et j’espère qu’au moment où je vais finir de tomber de tous les étages sur lesquelles l’autre mec m’aura fait monter, je ne vais pas regretter. Ca va être "drôle de relire ça" plus tard. Suspens.

J’ai quitté mon ex après un an de relation parce qu’on a une différence d’âge, qu’il était dépressif, que je suis angoissée et que j’ai déménagé dans une autre ville. Mais on s’est remis ensemble parce qu’on va mieux et qu’on est amoureux.
Les étages que je tombe c’est parce que l’autre gars est manipulateur et méfiant. Et moi je suis égocentrique et j’aime me brûler les ailes.
Je ne sais pas s’il se fout de ma gueule. Est-ce que, justement, doucement, il prend confiance en moi et fait tomber son masque ? Ou est-ce que le fait que je ressente ça c’est parce qu’il fait exprès ?
Y’a pas longtemps il m’a écrit : "Tu veux que je rentre dans ton cerveau ? Je vais rentrer dans ton cerveau". Un truc comme ça. Et putain ! Ca m’excite. Et c’est ça qui est dangereux, "faudra pas pleurer".

Il a pas été correct avec moi mais je me dis qu’on est ptet en train de s’apprivoiser. Soit c’est ça, soit il me manipule encore et je vais dégringoler.
Et c’est à ça que je veux pas renoncer tout de suite. L’histoire n’est pas finie.
Je laisse les choses se faire.
Et lui, il a mon âge.

Ca m’est déjà arrivé dans ma vie ça.
Sauf que j’étais trop petite face à un professionnel. Du coup aujourd’hui , je suis un peu paranoïaque.
J’avais 15 ans quand j’ai rencontré un homme sur internet, sur un site de rencontre par webcam interposée (combien de fois j’ai écrit cette phrase dans des journaux perso, ç’en devient automatique de l’écrire, comme un mot de passe). J’avais ma webcam, on voyait mon visage. Lui, il montrait une image avec des choses inscrites. "Une épaule 1 pt", "un sourire 1 pt" etc. J’avais déjà vu ça auparavant. Sur ces sites, des mecs affichaient les scores déjà atteints. En y repensant, avec mon recul de jeune adulte, ils devaient mentir sur les points pour éveiller la compétitivité des gamines comme moi. Des gamines dans une société qui sexualise les petites filles et culpabilise la sexualité des ados. Ca les empêche d’en parler, ça empêche les adultes bienveillants de repérer les signaux d’alerte et de protéger les enfants et les adolescents quand ils sont confrontés à de la violence et de la manipulation.
Ceci étant dit. On a échangé nos mails.

Au début, il disait avoir 17 ans, puis 23, puis 35, puis 39 ans. Et au fur et à mesure que je l’apprenais, c’était trop tard pour mon manque de confiance en moi d’ado, je l’aimais déjà. Il me regardait. Et en plus, "j’étais plus mature pour mon âge". C’est vrai hein. C’est lui qui l’a dit.
Et quelques mois après l’avoir "rencontré", conversé jour et nuit et être accédée à des désirs, j’ai rencontré un garçon dans mon lycée. Je suis restée 4 ans avec ce garçon. Après être passée par la phase "est-ce qu’on arrête de souffrir de cette rupture un jour ?" au "il y a des personnes dans une vie qu’on n’oublie pas". C’est déjà moins douloureux. Mais la rage ne change pas face à ce mec qui m’a volée ma tranquillité à 15 ans.

Pour ceux que ça intéresse ce phénomène s’appelle le grooming - le pédopiégeage.

Pendant ce temps, j’ai vécu une relation exceptionnelle avec le garçon de mon âge et une relation destructrice avec l’autre. Parce qu’il rentrait dans ma tête. Il me faisait culpabiliser. Il me faisait ressentir des trucs cools, de l’amour nanana, c’est pour ça que je restais. Il me donnait confiance en moi. Mais il était possessif, pathologique. Comme "c’était trop dur de me savoir dans les bras d’un autre", il partait, puis revenait, puis partait, puis revenait. En revenant, il me disait qu’il était partie pour telle raison et que si je voulais qu’il reste, il fallait que ça change. Sinon, il repartait (et parfois, il partait vraiment). Et moi, j’étais sous emprise et je ne pouvais pas imaginer qu’il parte. Et je cède. Et je deviens folle. Et je le rencontre. Et c’est trop bien quand je le vois. Et ça continue, il veut toujours plus. Et je pète les plombs. Et je raconte tout à mon copain.
Et mon copain, veut tout savoir, craque ma boîte mail, me soutient, m’aime, me déteste, veut tout savoir.
Au plus il sait, au plus j’ai honte, au plus on souffre. Et je n’arrive pas à quitter l’autre. Et je lui dis.
Et on se désagrège.

La différence entre cette histoire et celle que je vis, c’est que là, je ne trompe pas mon Ex (du début, mon copain actuel), alors qu’avant, je trompais celui qui avait mon âge. Ce qui ne change pas, c’est le reste, l’emprise, la manipulation, dégringoler des étages. Y’a comme un schéma qui se dessine. C’est vrai que c’est pas bien que mon Ex ne sache pas que je suis amoureuse, aussi, du gars des escaliers. (les étages, touça). [Etre là en connaissance de cause].
Voilà j’en suis là. Est-ce que je lui dis que je les aime tous les deux, mais qu’avec l’autre ça va se finir à un moment ? C’est un peu horrible ^^

C’est égoïste de ne pas promettre fidélité, mais pour une fois c’est moi, que je ne veux pas trahir.
C’est pas tant le sexe là pour le coup. J’ai pas envie de coucher avec d’autres mecs forcément. D’ailleurs si ça devait arriver je n’ai tout de même pas envie qu’on m’en tienne rigueur. Mais là, c’est plus une histoire d’amitié/amour avec du sexe. C’est intense quoi. Et j’ai pas envie d’y renoncer. Je n’ai pas envie de dire non plus que c’est ça que je ressens.
Alors mon Ex n’est pas avec moi en connaissance de cause.

Et j’ai un tout petit peu modifié le schéma.
La folie c’est de faire toujours la même chose en pensant que le résultat sera différent.